CHRONIQUES D'UN RHÉA.

Mardi 25 avril 2017. Il pleut sur la Garonne. Et Roland B. nous attend dans le Simoun. Bernard W. expose la situation, montre les plans de démontage et montage de Rhéa Marine. Dialogue, confrontation des points de vue et accord sur la réalisation d'une trappe de visite dans le vivier pour accéder à la fameuse boîte à eau. La pluie redouble et il faut improviser un taud de fortune   afin de protéger les travailleurs. La trappe de visite prend forme et lorsqu'elle donne accès visuellement à l'arrière de la boîte à eau, l'espoir renaît . Le remplacement de la pièce fondue paraît désormais à portée de mains. Bernard W. change de paradigme en passant d'une culture du hors-bord à celle du "inboard". En passant du pneumatique à la coque rigide. Le blog va s'interrompre provisoirement. Le temps de la réparation et d'un changement d'équipage. Le capitaine vient de quitter Bordeaux pour Meudon. Merci à celles et ceux qui ont eu  l'amitié de

Lundi 24 avril 2017. Le Simoun est désormais amarré au poste 9 du port de Bègles (Gironde), aux portes de Bordeaux. Dans un environnement industriel et commercial. Le Simoun blessé car privé d'un échappement fonctionnel. La boîte à eau a fondu; il faut la remplacer. Et trouver un mécanicien spécialisé en diesel marine. Un certain Roland B., avec un très fort accent britannique, nous a été conseillé par Marine 33. Bernard W. a reçu, de Rhéa Marine, les plans et conseils de démontage et montage de la boîte à eau. C'est d'ailleurs cette entreprise de La Rochelle qui fournira la pièce concernée. En attendant, nous avons remonté le mâtereau, l'antenne VHF  et renforcé les amarres du Rhéa. Nous avons rendez-vous, demain, avec Roland à 08:30. Affaire à suivre. Le Simoun, pointe avant vers Bordeaux. Le capitaine, au coeur du caisson babord. Voir pour comprendre. Analyser pour expliquer. Au chevet du  mâtereau.

Dimanche 23 avril 2017. Election day. Cadillac, 5 ° C. Appareillage à 07:30, au descendant. Petite allure: 11 / 12 km/h , 600 tours/mn. Il s'agit de ne pas aggraver la situation. L'eau de refroidissement est toujours dérivée par un tuyau d'arrosage par dessus bord. Grand bleu -comme toujours-, la Garonne en majesté, magnifique plan d'eau ressemblant à un lac. Eaux vertes.  Nous serons seuls à naviguer jusqu'à notre port d'arrivée. Plus tard, la Garonne va se charger progressivement en limon et changer de couleur. Formation de vaguelettes, à la hauteur de Port Neuf. A 10:30, nous sommes solidement amarrés, pointe avant vers Bordeaux, au poste 9 du port de Bègles (Gironde). Je mets sac à terre à 11:00. Contrat rempli pour le matelot Bernard B. Le capitaine Bernard W. reste à bord pour essayer de réparer. Stats partielles:  Saint-Laurent-du-Var / La  Ciotat: 1 jour = 228 km La Ciotat / Agde : 1 jour = 204 km Agde / Bègles: 10 jours = 115 écluses = 475 km

Samedi 22 avril 2017 . 2,8° C. La nuit a été fraîche et courte car il a fallu ré-écrire et re-diffuser l'article "J + 9" du blog que j'avais -par erreur- effacé. L'objectif est clair, aujourd'hui; atteindre la dernière écluse, celle de Castets-en-Dorthe. Déjeuner "en marche" comme dirait Emmanuel M., sous pilote automatique. Cap au 310 dans les grandes lignes droites des biefs. Lors du passage de l'écluse Gares (n° 52), nous faisons le show devant un public nombreux. Il fait très chaud. A 18:14, nous quittons l'écluse de Castets pour embouquer la Garonne. Pari réussi, nous avons franchi 115 écluses. Nous sommes heureux de ce modeste exploit. La Garonne ressemble à un lac. C'est la pleine mer et il neige sur le "fleuve jaune" cher à Mauriac. En réalité, il s'agit d'une averse de "chatons" (inflorescences souples) sur la rivière. 19:10; avarie moteur. Une âcre fumée blanche envahit le carré. On s'amarre

Vendredi 21 avril. Le port de Moissac. Notre copain Jim de la capitainerie a ouvert, à 08:25, pour nous, le bloc sanitaires. Douche chaude et chauffage de la cabine de bains. Minuscules instants de bonheur. En quittant la ville, le pont Saint Jacques (pont tournant) nous salue aimablement. Il est 09:00. Peu de trafic, nous naviguons seuls ou presque. A la vue des premiers séchoirs à tabac, nous savons que nous rentrons à la maison. Les écluses automatiques ne prenant pas leur pause déjeuner, nous avons décidé, depuis hier, de progresser sans arrêt casse-croûte. Place à la "finger food". A 15:00, nous franchissons la Garonne, à Agen, sur le pont-canal récemment restauré. Un mot de l'hyperactif Bernard W. Il astique, nettoie, récure, fait les chromes. Aucuns recoins, et c'est peu dire, ne lui résiste. Tous les coffres du Simoun ont été visités parfois au prix de contorsions dignes du Cirque d'Hiver. Les toilettes de bord ont été réparées à la grande satisfacti

Jeudi 20 avril. Après une nuit dans un site improbable, nous passons l'écluse Bordeneuve à 09:00. Plus tôt, c'était impossible. Ensuite, le parcours présente peu d'intérêt. Il n'y a  d'ailleurs aucun "touriste" sur le canal. Nous allons désormais écluser avec un couple à bord d'un voilier de 6 mètres issu des chantiers de B2 Marine. Ces sexagénaires ont entrepris un Tour de France des canaux sur une durée de 7 mois environ. Nous les quittons à la sortie de Castelsarrazin. Entre temps, nous avons stoppé le Simoun sur le bord du canal pour réaliser une séquence vidéo pour l'émission de Laurent Romejko " Météo à la carte" sur France 3. Séquence diffusée, ce jour, vers 13:40. Je vous avais promis d'aborder le sujet de la perche; nous y voici. Le Canal Latéral à la Garonne compte une très grande majorité d'écluses automatiques. Pour déclencher l'ouverture des portes busquées, il faut empoigner une perche fixée au milieu du

Mercredi 19 avril. C'est toujours le grand beau même si, ce matin, il a gelé dans ce coin du Lauragais. En clair, vers 07:00 du matin, il faut un peu de courage pour s'extraire du duvet. Le carré dégage une odeur curieuse qui rappelle les cornichons au vinaigre; nous n'en sommes pas loin, c'est bien le bocal de cornichons qui s'est répandu dans le réfrigérateur. Ecluse du Sanglier, dernière écluse avec éclusier, en l'occurence une éclusière enjouée, très sympathique. Une longue "bassinée" nous a permis d'échanger avec cette dernière. Elle gère, avec le sourire, la plaisance fluviale, seule activité du Canal du Midi. Inscrit au Patrimoine de l'Humanité. Dans le jargon des mariniers, il y a les "locations" (99 % du trafic) et les "privés" (ce que nous sommes). Pour la plupart, des plaisanciers qui font Atlantique-Méditerranée ou l'inverse. Pour certains employés de ces loueurs de pénichettes, les touristes candidats à la